Un rendez-vous imprévu
Après une journée studieuse passé au Louvre avec les copines d'histoire de l'art, on prend un pot bien mérité. Sur ces entre-faits, l'une entre elles nous invite à poursuivre la soirée devant un bon gueuleton chez son mec.
- Banco ! C'est décidé, je pars payer l'addition et on va manger !
...
Quand je reviens, l'ambiance a imperceptiblement changé, les copines ont fait volte-face. On va donc manger en trio
: l'inviteuse, son mec et moi.
Bon!
Arrivés dans l'appart du dit mec : pas de mec ! Il est en vacances. Ah ! La donne vient brusquement de rechanger, c'est désormais un dîner en tête-à-tête...
Ok.
Un traquenard ? Non, c'est juste une copine de fac, macquée de surcroit, rien à craindre. Bon elle a un corps à se
damner... mais un caractère de cochon, je vais donc gérer, je suis un gentleman. Après le repas elle entreprend soudainement de me montrer "sa peinture "et déroule une immense toile de jute où
apparaissent diverses formes de couleurs.
Bien.
Cela ressemble un peu à rien mais pourquoi pas... C'est là que tombe l'annonce qui me scotche : c'est peint avec le
corps ! Là c'est mes bras ! Là c'est mes seins ! Là c'est ma cuisse et là, c'est mes fesses !
Effectivement maintenant qu'elle le dit on reconnaît distinctement les formes. Puis elle entreprend de me raconter
la technique consistant s'enduire le corps de peinture dégoulinante pour peindre.
J'ai l'impression qu'elle vient de se dédoubler : il y a elle, là devant moi et il y a elle, enduite de peintures
multicolores qui trotte en tenue d'Eve dans mon esprit dont la preuve de l'existence est là, étendue sous mes yeux. Elle vient s'asseoir juste à côté de moi et la question tombe
:
- Tu aimes ?
Si je réponds, va-t-elle considérer que je juge son Art ou son Corps ?
Et là je fais méga-tilt : je suis tombé dans un traquenard sacrément élaboré.
Si je vous dit que 5 minutes plus tard j'étais dans... le Noctambus, vous allez me croire ?
En fait, je ne suis pas un gentleman... je suis un moine...
Loïck
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