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Une Fille de Septembre

La Grande Evasion

17 Juillet 2011, 07:20am

Publié par Sandra

 

classe-de-neige.jpg


"Les colos d'hiver ont toujours été pour moi le lieu idéal d'expérimentations pour mon tempérament de rebelle de 10 ans. Je pouvais injecter à loisirs, toutes sortes de cataclysmes et observer lesquels étaient susceptibles de faire plier l'autorité.
 

Le premier abus de pouvoir intolérable, fut ce règlement d'extinction des feux. Par trois fois on m'avait coupé dans ma lecture ! Le lendemain j'arrangeai une prise électrique à ma façon et fit sauter les plombs, plongeant tout le bâtiment dans le noir et le froid. Devant les moniteurs passablement paniqués qui demandaient ce qui se passait, je déclarais : "C'est le nouveau règlement: extinction des feux pour tout le monde dès 18h !"
 

La chaudière fut si difficile à remettre en marche que le staff décida de ne pas me punir en échange de ma promesse de ne plus jamais toucher aux prises de courant. D'après la directrice, nous pouvions tous finir congelés mais j'obtins le droit de poser une chaise dans le couloir pour finir mon chapitre après l'extinction des feux.


Du même coup, j'avais hérité d'un moniteur-chaperon passablement agaçant. Visiblement très loin de partager les qualités de diplomate/négociatrice de la directrice. Il m'avait dans le collimateur, surtout depuis le coup du seau d'eau glacée, coincé au sommet de la porte de la chambrée. En clair, pour lui, j'étais un petit con qu'il fallait mater...


Le jour de sortie, nous allions généralement faire des emplettes au village, à 3/4h de marche. Contre toute attente, mon chaperon et une autre monitrice décidèrent d'embarquer nos deux groupes dans une longue balade en forêt au grand damne des enfants. On était tombé sur deux amoureux de la nature ! On s'éloignait à grands pas de la direction du village ! Je motivais le groupe pour qu'il réclame une pause pour jouer dans un champs en contre-bas. Venant de moi, l'idée aurait été refusée. Mon chaperon les railla, les qualifiant de piètres marcheurs mais accorda la pause. Les moniteurs regrimpèrent sur la route et s'éloignèrent quelques peu pour fumer une clope... me laissant tout loisirs d'agir à ma guise... A peine arrivé dans le champs, j'annonçais au groupe que nous avions finalement tous "Quartier Libre" pour nous rendre au village mais qu'il fallait se dépêcher avant qu'ils changent d'avis et que c'était tout droit vers le clocher à partir de l'autre bout du champs !


Merveilleux ! Voilà que tous ces "piètres marcheurs" couraient, volaient désormais vers la liberté !


Enfin ! Pour une fois dans ma vie j'observais une "Grande Évasion" !


Mais ce n'était pas encore gagné, je remontais illico vers la route et les moniteurs avec mon arme secrète : Thierry.


Quelques jours auparavant, sur les pistes, j'avais découvert que le pote Thierry avait un super-pouvoir : il était atteint de trachéite chronique ! Lorsqu'il riait, il se mettait à tousser et lorsqu'il toussait, il se mettait à vomir ! Et du haut de mes 10 ans je trouvais cela extraordinaire ! Il pouvait vomir sur commande !


Je fonçais vers la monitrice alors qu'il en était déjà à la grosse quinte de toux.

-Madame, Thierry il est malade !


Le gène mère-poule était imparable ! Et hop ! Une de neutralisée ! Mais mon chaperon venait d'en terminer avec sa clope et revenait déjà vers l'entrée du champs que quelques arbres lui masquaient encore.

 

Dans quelques secondes, il verrait la débandade et aurait vite fait d'y mettre fin ! Il nous fallait une seconde diversion le temps que le groupe soit hors de portée de voix.

 

Je fonçais vers lui, le croisais,  en lui lâchant que j'en avais marre de sa balade et que je me tirais ! Après avoir vociféré divers menaces, il se décida à m'emboîter le pas. À force de zigs et de zags, le petit jeu du chat et de la souris dura une bonne dizaine de minute avant qu'il ne puisse m'attraper.


Cette fois-ci, il en avait marre et j'allais être consigné une journée entière !


Il semblait ne toujours pas comprendre pourquoi je continuais à sourire lorsque l'autre monitrice décomposée lâcha :

- Les enfants ! ils sont partis !


- Ils sont au village, vous avez dit qu'on avait quartier libre ! Annonçai-je avec bravade.


Je fus consigné 3 jours dans l'infirmerie. Étant le seul avec Thierry à n'avoir pas fugué je trouvais cela particulièrement injuste.,

 

Heureusement la fenêtre de l'infirmerie donnait accès au hangar qui contenait des luges. Je passais les trois jours à faire de la luge, seul, sans chaperon, enfin libre. L'infirmière me grilla le 2eme jour mais renonça à m'en dissuader, je devais juste ne plus passer par la fenêtre.

 

Aux repas, les enfants avaient interdiction de me parler mais j'appris par notre nouveau moniteur que tous étaient finalement rentrés sain et sauf de cette grande aventure qu'était la liberté..."

Loïck

 

 

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Commenter cet article

C
Ça me rappelle un tas de bêtises faites lors de colonies de vacances...et les punitions en valaient vraiment la chandelle ^^
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F
<br /> <br /> Quel resquilleur ce Loick !<br /> <br /> <br /> <br />
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X
<br /> <br /> J'adorais les colos au ski ! J'y allais en février et à Pâques !<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> excellent, il m'a bien fait rire de bon matin mais je pense que les moniteurs un peu moins !!! <br /> <br /> <br /> <br />
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