La boule au ventre
Je n’ai plus l’habitude de faire des billets un peu personnels par ici. Parce que souvent on jette une émotion, des sentiments et je n'ai pas envie qu'on s'en serve et qu'on en joue.
Pourtant, quand je lis chez d’autres ces instants, qu’ils soient gais, tristes, mélancoliques, durs, injustes, optimistes… cela me fait relativiser et m’aide parfois à poursuivre mon chemin. Le dernier billet auquel je pense est celui sur l’individualisme écrit par Cachemire & soie.
Aujourd’hui, j’ai envie de poser des mots sur mes maux parce que j’en suis à une période un peu difficile de ma vie, que je n’aime plus celle que je vois tous les matins dans le miroir. J’ai 40 ans et je n’aurais pas du dresser un bilan mi-parcours de ma vie. D’un point de vue personnel, j’ai mes deux amours près de moi, j’ai un toit et un salaire qui tombe tous les mois. Parfois j’aimerais, que mon ménage et mon repassage soient faits comme par magie, j’aimerais pouvoir partir plus souvent et plus loin en vacances, j’aimerais un plus gros salaire mais tout cela contribue aussi à alimenter mes rêves. Je suis comme beaucoup d’entre vous, parfois je pars loin dans mon imagination avec la phrase « si un jour… ». Mais depuis quelques semaines, j’ai une boule au ventre permanente (vous savez cette pression entre le sternum et l'estomac, j'ai regardé "Il était une fois la vie" tout à l'heure, ça se sent non?). Bref, jai juste envie de pleurer environ 7 fois par jour, je suis irritable et irritante, je m’énerve, je crie, je refume (trop), je prends des kilos (trop), j’ai du mal à gérer mes émotions, je suis constamment fatiguée, je m’isole de plus en plus, je fuis les gens, je deviens trop distante… et je m’aperçois que je suis loin d’être la seule.
Pour ma part, je connais l’origine de ce mal-être actuel : mon boulot. Je sais, je ne parle jamais de ce que je fais. Aucune envie de m’exposer là-dessus. Pourtant depuis quelques temps, c’est la dégringolade. J’ai intégré il y a 4 ans un nouveau service, très motivée, pleine d’envies et de ressources, voulant croire que j’allais apporter mon petit quelque chose pour faire évoluer cet univers difficile et compliqué. Un véritable défi que je voulais relever, mais petit à petit j’ai très vite déchanté. Et aujourd’hui je me sens totalement inefficace et inutile.
Toutes les formations demandées m’ont été refusées, l’évolution promise n’est pas venue, on m'a qualifiée de "personne pas assez organisée pour travailler à distance" (j'ai failli m'étouffer, je rappelle que je suis du signe de la vierge), tout devient très compliqué, et petit à petit je vois mon service s’effondrer, s’écrouler. Il y a des pleurs, des arrêts maladie, des crises de nerfs, des dépressions et pour celles qui le peuvent la fuite vers de nouveaux horizons. Aujourd’hui, c’est à mon tour de me sentir lâcher prise, la démotivation semble gagner la bataille et si j’en parle, c’est parce que cela dure…trop. J’ai pour habitude de ne pas montrer quand ça va mal, de toujours garder la tête haute mais je dois bien avouer, que je n’y arrive plus. Je n'ai plus l'envie, plus l'énergie. Je réalise aussi que l’image que je montre à mon fils, ne me plait pas. Comment lui donner les bonnes bases pour affronter la vie professionnelle alors que la mienne est depuis quelques temps une succession d’échecs ?
Pourtant je me suis battue, j’ai relevé mes manches dans un environnement qui m’a souvent étouffée, j’ai appris de mes erreurs et j’ai su me plier aux exigences de mes supérieurs, J'ai repris à temps plein pour être plus disponible (en délaissant forcement un peu ma passion, vous, ah j'entends les violons), je continue de porter un projet qui me tient à coeur alors que je sais depuis plus de 2 semaines que l'on va embaucher un plus "diplômé" pour le lancer. Mais aujourd’hui, je me sens flancher. Je vois mon service sombrer et les capitaines se protéger. Je suis tellement vidée. J’ai pourtant un fort caractère, je n’ai pas pour habitude de me laisser faire et d’assister impuissante à ce genre de situation. Mais on m’a demandé de rester à ma place (tout en bas), de ne plus essayer de jouer les apprenties « Mère Theresa », de me taire et de faire ce qu’on me demande, ni plus, ni moins. Cela ressemble à de l’infantilisation et me met hors-de-moi. Je n'ai plus envie de me battre, moi qui ait toujours penser "corporate", quel beau gâchis ! Aujourd'hui je réalise que je dois partir à la recherche d’une nouvelle batterie qui fera à nouveau marcher mon moteur.
Ma faiblesse : ne pas savoir me vendre et ne pas avoir assez de confiance en moi pour aller voir ailleurs.
Ma force : peut-être d’y croire encore, d’aimer ce que je fais quand je peux le faire et de me dire que d’écrire ces quelques mots aura peut-être un effet thérapeutique positif. Je vais essayer de me recentrer sur moi–même, de prendre tous les petits bonheurs qui se présentent au lieu de les ignorer et de devenir un peu plus individualiste.
J'écris tout ceci tout simplement pour essayer d'aller de l'avant, pour ne pas sombrer complètement (écrire m'a toujours fait du bien). C'est juste un témoignage parmi tant d'autres. C'est cependant douloureux pour moi d'écrire tout cela mais si cela peut aider, faire prendre conscience, faire un petit peu bouger les choses, motiver, donner un second souffle, alors ce sera gagné.
La photo ? Un endroit où j’ai eu la chance d’aller il y a 18 mois et qui m’a fait un bien fou. Et à cet instant, j’ai juste en vie d’y retourner pour à nouveau tout évacuer, souffler et repartir du bon pied. Et puis, c'est comme une jolie boule, non.
Si vous avez envie de me rebooster, n’hésitez pas !
Ps : Merci vraiment pour tout vos messages, mails etc. j'y répondrai une fois la pression retombée.
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